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Art de rue

Street Art

Le Street Art

Depuis la fin des années 1980 une forme d’art se dessine sur les façades des deux iles, et prolifère progressivement. Les tags et les graffitis, plutôt ponctuels et isolés, font l’objet des premières interventions. Ils côtoient plus tardivement des peintures murales, des collages, voire des installations. Si certaines de ces pratiques artistiques se font encore rares, lorsqu’elles surgissent dans le paysage urbain, elles génèrent un impact certain qu’il soit visuel, esthétique ou sémantique. Et surtout elles semblent révéler les spécificités et singularités de leur région insulaire. Ainsi, qu’ils soient autodidactes ou de formations artistiques, ces artistes témoignent de leur ancrage dans un contexte régional complexe, car pluriel.

Histoire

Certains témoignent véritablement d’une démarche artistique engagée, en exposant un parti pris en lien avec l’idée d’une identité antillaise. Cette contribution tend à montrer comment l’art dont il est question ici appartient à un concept de société plurielle. Cette culture créole, faite de métissages, façonne l’environnement (physique et immatériel) dans lequel émerge l’œuvre mais également avec lequel elle entretient un lien particulier.

Comment ces réalisations rendent-elles compte des spécificités de cette culture ?

Que semblent-elles révéler ? Que peuvent-elles éveiller ?

Les graffitis, les peintures murales, les collages font l’objet d’interventions ponctuelles, isolées. Même si ces pratiques se font rares, elles n’en sont pas moins en forte résonnance avec leur région et ses spécificités.

Ce contexte régional, que nous pourrions qualifier de complexe, laisse transparaitre chez certains artistes une démarche engagée. Il va sans dire que tant du point de vue de leurs partis pris plastiques que de celui des enjeux de leurs interventions, les problématiques qui semblent en émerger s’appuient sur une réflexion en lien avec l’idée d’une identité antillaise. Cette notion d’identité est complexe, d’autant plus ici, étant donné la configuration insulaire de ces régions qui se singularise par une culture plurielle.

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Street Art

Ce concept de « société plurielle » né de rencontres croisées, est caractéristique des Petites Antilles qui, rappelons-le, font partie de la Caraïbe. Dominique Chancé écrit à ce sujet : « la conscience d’être antillaises n’est pas une évidence pour ces îles qui ont été avant tout des territoires coloniaux1 ». Elles vivent ainsi relativement isolées les unes des autres pour des raisons multiples, tant économiques que politiques et linguistiques. Toutefois, elles demeurent unies par la géographie, l’insularité, le bassin de la mer des Caraïbes et ses particularités climatiques, ses paysages et autres aspects ; différents arguments qui leur confèrent une certaine force. Elles constituent ainsi ce que nous pouvons désigner comme une communauté, ou encore un archipel, une structure à la fois éclatée et cohérente, avec des similitudes en nombre, mais surtout elles sont un étonnant laboratoire de la diversité culturelle. Le Clézio écrit à ce propos : « Il y a un esprit des îles comme il y a un esprit des montagnes ou un esprit des forêts2 ». L’identité caribéenne est ainsi faite, forgée par l’écho de cette insularité, le métissage des peuples, des langues et des histoires.

Nous pouvons alors reconnaître que les identités créoles se sont construites au fil d’un brassage des quatre continents : Afrique, Amérique, Europe et Asie. Les traces écrites d’Aimé Césaire, Edouard Glissant, mais aussi de Patrick Chamoiseau, Daniel Maximin, Raphaël Confiant, et tant d’autres nous le rappellent en permanence. Quatre continents qui se rencontrent, se croisent, générant ainsi un monde nouveau, en devenir, en constante évolution, véritable synthèse d’épisodes historiques, culturels, sociaux, etc. Ce métissage imprègne et génère toute la culture créole et se retrouve dans les pratiques artistiques.

Street Art
Street Art

Une œuvre singulière ne peut être dépourvue de références. Elle se distingue alors par des techniques diverses autant que par des matériaux et supports variés. L’œuvre d’art antillaise entretient un lien particulier avec son environnement (physique et immatériel), un rapport singulier au lieu. Ainsi les éléments dont l’artiste use (qu’ils soient plastiques ou sémantiques) sont porteurs d’une signification liée à ce lieu d’où ils proviennent. Ces images, objets ou matériaux sont, par essence, chargés d’une force et sont marqueurs d’une trace, d’une mémoire. Ces fragments, choisis par l’artiste, représentent des signes qu’il mettra en relation afin d’exprimer une idée. C’est la rencontre de ces signes qui fera sens.

Nous pourrions alors nous poser la question de savoir comment des artistes, des îles, s’inscrivant dans une pratique du Street Art, rendent-ils compte des spécificités de la culture antillaise.

Ces artistes investissent des surfaces, murs, façades de maisons, essentiellement, comme pour rendre visible, révéler, des vérités. Ils semblent vouloir faire resurgir les affres d’une culture, d’une histoire, d’une mémoire collective. Ainsi, leurs interventions, quels que soient leur nature, leur forme et leurs enjeux véritables, se révèlent comme une seconde peau, un film révélateur, laissant suinter hors des murs opaques l’indicible ou simplement la singularité. Désormais le support, ici dans son sens le plus large, ne contribue plus uniquement à la réalisation de l’œuvre, mais fait œuvre véritablement, participant à la pensée de celle-ci, à sa mise en forme, également à sa réception. Quelles que soient les aspirations de l’artiste ou la portée de son intervention, que celle-ci soit provocatrice ou non, elle se compose au rythme des pulsations de la Cité, et sous le regard des usagers.

Street Art

Pour appréhender au mieux la question, il sera intéressant d’entrevoir dans quelles conditions cette tendance artistique contemporaine apparait dans les deux îles et sous quelles formes elle s’y développe. Nous pourrons ainsi comprendre quelles sont les aspirations et les préoccupations de ces artistes et comment ils se situent dans une pratique qui se veut parfois subversive, et d’autres fois autorisée voire commanditée.

En ce qui concerne le graffiti, nous observons dans les deux îles un ancrage indéniable dans la culture hip hop telle que nous la connaissons à l’origine. Ce sont les mêmes codes et fonctionnements, mais aussi une amorce progressive des évolutions qui marquent cette culture depuis quelques années. Ainsi les pratiques se déclinent-elles et s’adaptent-elles également sur ces territoires. Nous devons alors distinguer les graffs (libre expression) des fresques murales (décoration). Dans les îles, de nombreuses communes portent les traces et les témoignages de ces pratiques. Un certain nombre de graffeurs sont concernés, ils appartiennent à quelques crew : 4KG, RN5, M16, BCP, KSA, TRM, QCP, CAF, FDP, pour exemples. Les municipalités voire la Région Guadeloupe et /ou le Conseil Général sollicitent certains de ces artistes afin d’apporter une nouvelle dynamique à leur territoire. Le paysage urbain devient ainsi la toile de fond de peintures variées.

Pwoz est l’une des figures emblématiques du graffiti guadeloupéen et ce depuis une vingtaine d’années. Il est connu pour ses illustrations de scènes quotidiennes locales (2) ou de la nature luxuriante (3-4) qui recouvre en partie l’île et qu’il élève au rang de véritable patrimoine (5). Il est le premier à initier la fresque murale à l’échelle des façades de bâtiments (6). Il distingue sa pratique de graffeur de sa pratique de la fresque murale, il considère celle-ci comme étant plus de l’ordre du décoratif et de l’éducatif, visant une amélioration du cadre de vie des habitants des cités notamment. Ce projet semble-t-il aurait été suggéré par les habitants eux-mêmes.

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