
Le Maloya
l'âme musicale de la Réunion
Le Maloya
On dit du Maloya qu'il est l'âme musicale de la Réunion. Classé au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, ce mélange de chant, de danse et de musique fait partie intégrante de l'identité culturelle de l'île et se transmet de générations en générations.
Un art entre musique, chant et danse
Longtemps lié à des cérémonies d’hommage aux ancêtres, sur les plantations et dans les cases des ouvriers agricoles et d’usine sucrière, il a conquis l’espace public à partir des années 1970. Vecteur de revendications politiques pendant les années 1960-1980, il est devenu aujourd’hui l’expression majeure, sur le plan culturel et musical, de l’identité réunionnaise. Plus de 300 groupes musicaux le pratiquent. Le maloya a longtemps été performé par des groupes familiaux qui se le transmettaient.
Depuis 2009, le Maloya figure parmi la sélective liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’humanité certifiée par l’UNESCO. Un bel hommage pour cette performance qui regroupe aussi bien les Réunionnais que les visiteurs !

A l’origine, le Maloya à La Réunion est bien loin des sonorités joyeuses que nous pouvons lui connaître de nos jours ! Né pour exprimer la douleur et la révolte des esclaves d’origine malgache et africaine, le Maloya permettait de traduire l’indignation qui grondait dans les plantations sucrières.
Transmis de génération en génération, pour célébrer les ancêtres, le Maloya s’est métissé au fil des années. Grâce aux influences de la poésie, du slam mais aussi du rock, du reggae, du jazz et même de l’électronique, le genre connaît un second souffle. Aux instruments traditionnels comme le oulèr, le bob, le kayanm, le pikèr se sont ajoutés d’autres types de percussion tels le djembé, les congas, le triangle, le sati).
Le Maloya est aujourd’hui chanté et dansé sur scène par des groupes de musiciens et la forme des textes est beaucoup plus variée. De nombreux CD sont produits chaque année et de nombreuses tournées sont organisées au niveau national et international.
Il existe maintenant des enseignements au conservatoire à rayonnement régional de La Réunion.
Le Saviez-vous :
Le maloya vient du terme malgache, “maloy aho” qui signifie “parler”.
TAMBOUR MALBAR
Le tambour malbar est un tambour sur cadre d’origine indienne, utilisé au sein de la musique hindouiste réunionnaise depuis le XIXe siècle. Cette période, communément appelée « engagisme », se caractérise par une expérience migratoire de grande ampleur fondée sur une économie de plantation et s’inscrivant dans le prolongement de l’abolition de l’esclavage. Inscrit au cœur de la musique hindouiste réunionnaise, le tambour malbar se caractérise par un timbre et des techniques de jeu renvoyant à une esthétique sonore spécifique qui, dans la croyance, permet de renforcer le périmètre de protection de l’espace sacré tout en contribuant au bon déroulement des rituels. Régi par des principes religieux faisant de lui un accessoire indispensable du culte hindou, le tambour malbar fait l’objet de nombreux discours sur les questions d’identité et d’authenticité mais aussi sur celles liées à ses usages lexicaux. En cela, il se définit aujourd’hui comme une pratique instrumentale dotée d’un statut religieux et de ce fait, jouissant d’un statut rituel prompt à asseoir une certaine autorité socioreligieuse.


LE MORLON
Le Morlon est un gros tambour cylindrique monté de 2 peaux tendues l'une vers l'autre. Tenu en bandoulière, il est frappé à la main d'un côté (peau mince -chèvre-), à l'aide d'une baguette (peau plus épaisse -bouc-). Le matalon, plus petit et de forme convexe, est frappé des 2 mains.
LE MATALON
Le matalon, plus petit et de forme convexe, est frappé des 2 mains. Le rouler est la basse rythmique du maloya. A l'origine, il s'agissait d'un gros tronc évidé. On utilise désormais un fut de vin ou de rhum sur laquelle on cloue ou tresse une peau de bœuf.


LE ROULER
Le rouleur, ou roulèr, est un gros tambour frappé à deux mains, l’exécutant est assis à cheval sur lui : ce qui permet de modifier la tension et donc le timbre en se servant d’un de ses pieds. Les différences d'écriture du nom sont quant à elles le reflet de différentes prononciations suivant les locuteurs considérés ou l’époque : rouleur, houleur, ouleur, oulèr, oulère, roulèr. Le rouleur doit probablement son nom à son usage. En effet on roule le maloya, c’est-à-dire qu’on roule les hanches en dansant. En outre l’instrumentaliste fait des roulements et donc fait rouler ses mains sur la peau du tambour. Le rouleur peut aussi tirer son nom de la musique qu’il produit : fait rouler maloya.
LE KAYAMB
Le kayamb, kaiamba, caïambe ou maravanne (à Maurice) est un instrument de musique utilisé dans les Mascareignes pour jouer le Séga et le Maloya. C'est un instrument de percussion idiophone. On le décrit comme un hochet en forme de radeau : c’est un idiophone par secouement.
Il a comme nom kayamb à La Réunion, raloba ou kaiamba à Madagascar, m’kayamba aux Comores, maravan à l’île Maurice, chikitse au Mozambique et kayemba au Kenya. Il s’agit, à quelques différences près, du même instrument, malgré les différences de taille et d'appellation d’un pays à l’autre.

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LE GWOKA
Mêlant à la fois le domaine de la musique, du chant et de la danse, le Maloya est une tradition qui se transmet depuis plusieurs générations à l’île de La Réunion. Apporté par les esclaves venus d’Afrique de l’Est ou de Madagascar, il s’est créolisé sur les plantations sucrières pendant la période de l’engagisme.


COIFFE CRÉOLE
La coiffe des îles en madras est bien plus qu’un simple accessoire de mode ; elle est le symbole d’une identité culturelle riche et d’un héritage ancestral. Portée par les femmes des îles, cette coiffe colorée est ancrée dans l’histoire et reflète la fusion des influences africaines, européennes et indiennes.